• A la fin du XVe siècle, l’Europe se place dans la volonté de se « répandre » dans le monde.En effet, la période des « grandes découvertes » est ouverte. L’Europe est assoiffée d’or et d’épices. La prise de Constantinople par les Ottomans va entrainer la mise en place de ce processus d’expansion et de conquête. En effet, puisque la route orientale est à présent fermée aux européens, ceux-ci vont chercher de nouvelles routes : par le Cap de bonne espérance, en faisant le tour de l’Afrique afin de rejoindre l’Orient et le marché des épices ; et par l’océan Atlantique, entrainant de facto la découverte des Amériques. De ce fait, l’Europe se retrouve en contact avec d’autres civilisations qu’elle décime par le servage, les combats et les maladies importées dans de nouvelles régions. Pourtant, d’après Pascal Boniface, les moyens, lors de la conquête du monde, ont été relativement faibles ; mais les guerres intra-européennes vont amener le continent à moderniser les équipements. Cette modernisation va leur permettre de bénéficier d’une avance sur le reste du monde. 

    Mais, le XIXe siècle va également connaitre une phase expansionniste de l’Europe, notamment du côté français et britannique. De plus, les Etats-Unis et l’Amérique latine ont obtenu leur indépendance peu de temps avant, les Britanniques perdant ainsi une partie de leur empire, même si leur position sur le monde reste hégémonique. D’autant plus que les Etats-Unis gardent leur culture britannique. L’Europe obtenant une place dominante sur le reste du monde, les Français et les Britanniques se retrouvent à la tête d’importants empires (coloniaux). Sans oublier les Belges, les Portugais, les Espagnols, les Allemands et les Hollandais, dans une moindre mesure. Au nom d’une « mission civilisatrice » que les Européens ont souhaité mettre en place tout autour du globe, avec l’idée que leur civilisation est supérieure à toute autre, le partage s’est fait entre leurs mains, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes n’étant pas encore ancré (à la veille de la Première Guerre Mondiale). 

    L’Europe va pourtant courir à sa perte en déclenchant la Première guerre mondiale, laissant la place à de nouveaux empires concurrents comme les Etats-Unis ou le Japon. La Première guerre mondiale est, par ailleurs, considérée comme une guerre civile européenne, notion initiée par Ernst Nolte puis reprise par Enzo Traverso. La Chine, important territoire en Orient, est devenue secondaire à la suite des guerres de l’opium et de la volonté féroce des Européens à pénétrer le marché chinois. 

    Encore aujourd’hui, même si les guerres lui ont fait perdre sa puissance, l’Europe tente de retrouver sa « grandeur » passée, en vain, face aux mastodontes nord-américaine et chinoise.


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  • Pour les Européens, et leur besoin de conquérir le monde, il était important d’intégrer le marché chinois. Pourtant, le marché était majoritairement déficitaire pour les Européens. Ces derniers tentèrent d’envoyer des « ambassadeurs » dans l’empire afin d’établir des relations diplomatiques sur le modèle européen, mais ils se retrouvaient dépendants de l’empire du Milieu, ainsi qu’en marge de celui-ci : les Européens ne réussissaient pas à obtenir un contact avec l’intérieur de l’État.

    Pourtant, cette situation est à nuancer : en effet, il existait, malgré tout, des échanges entre l’Europe et la Chine. A partir du XVIe siècle, les Européens se tournent vers l’Asie. Les compagnies des Indes orientales, créées aux XVIIe siècle par les Britanniques et les Hollandais, furent de puissantes organisations commerciales. Les Britanniques, par le biais de son organisation, exportaient (de Chine) du thé, de la soie et de la porcelaine, et importaient de l’argent, de la laine, ainsi que de l’opium.

    Dès 1759, la Chine décida de ne laisser qu’un seul port ouvert aux Européens, de mars à octobre – lors de la saison commerciale -, et cela serait celui de Guangzhou, ou Canton. Le gouvernement chinois accorda à des familles de marchands le droit d’administrer et de contrôler les activités des étrangers. De plus, depuis le XVIe et XVIIe siècle, il y a un important commerce avec les Amériques avec l’importation de métal d’argent, de ce fait, les prix augmentent, il y a un accroissement de la monétisation et, enfin, une augmentation des échanges commerciaux. La Chine n’est donc pas complètement fermée, même s’il existe un certain « sinocentrisme ». Les autorités chinoises restent méfiantes face à l’Europe : cette activité serait une source d’évasion monétaire et de recrudescence de la piraterie, selon Nora Wang. 

    En 1793, les Britanniques cherchèrent déjà à solliciter l’ouverture du marché chinois. Si bien que du début du XIXe siècle aux années 1880, les Européens – et les Américains – cherchent des solutions pour l’obtention de cette ouverture commerciale : la diplomatie, les pressions économiques, l’intimidation et même les guerres se retrouvent être des moyens employés. Les guerres de l’opium eurent raison de la fermeture chinoise. Les Européens considèrent la Chine comme un « eldorado commercial », d’autant plus qu’avec la distance avec l’autorité supérieure (notamment Londres), l’homme pouvait jouir d’une importante liberté dans ses initiatives individuelles. Il y a alors un laisser faire et un libre arbitre, du fait des communications lentes et difficiles avec la métropole. 

    Ainsi, afin de permettre cette ouverture, en juillet 1840, au large de Canton, une flotte anglaise de seize navires et quatre mille hommes dirigée par le capitaine Elliot, marquant le début de la première guerre de l’opium et du processus d’ouverture – par la force – du marché chinois. Cette guerre montre la volonté de pénétrer l’empire puisque l’Angleterre et les autres puissances occidentales ont décider d’exploiter leur puissance militaire à cette fin.

     

    2. L'importance pour les européens de pénétrer le marché chinois

    "Nombre de navires envoyés par année en Chine par la Compagnie des Indes", france-chine-international.eu

    Par le graphique, on peut observer qu'il était particulièrement fréquent que quatre ou cinq navires provenant de la France étaient envoyés en Chine entre 1720 et 1769, au moment où Canton était le seul port accessible aux Européens. Le commerce était donc assez dense. 

     

                                                                          

    2. L'importance pour les européens de pénétrer le marché chinois

    "Vue de la ville de Canton"

    La ville de Canton était un port important pour les Européens pour commercer avec la Chine, d'autant plus que ce fut le seul et unique port ouvert aux Européens. Sur le dessin, les drapeaux du Royaume Uni, des Pays-Bas, de la France sont observables, signifiant qu'ils étaient les principales nations.

     

    2. L'importance pour les européens de pénétrer le marché chinois

    Courrier international.

    Grâce à ce graphique, on peut déterminer le rôle de la Chine dans la production de biens manufacturés dans le monde depuis 1750 jusqu'en 2000, concordant avec le nombre de navires qui étaient envoyés par la Compagnie des Indes au XVIIIe siècle. En 1750, la Chine produisait 25% de la production asiatique en biens manufacturés ; le Royaume Uni à peine quelques pour-cent. Tandis que la Chine a tendance à chuter au XIXe siècle et XXe siècle, passant de 25% à 5% (tout comme le reste de l'Asie), sans doute pour cause d'emprise européenne, de guerres et enfin du régime communiste (fin XXe siècle). Et la Grande Bretagne connait un bond au XIXe siècle, concordant avec la Révolution Industrielle qu'elle connait. 

     


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  • Durant le 16 ème siècle, les asiatiques de l’Est ont été majoritairement voire toujours considérés comme « blanc ». Certains les trouvaient même plus blanc que blanc. Soit plus blanc que les européens. Le blanc représente la pureté, encore aujourd'hui dans les mentalités asiatiques. Surtout, à cette époque, le blanc faisait référence à l'occident, la civilisation européenne et était par définition symbole de puissance et de supériorité.

    Mais le XVIIème siècle vit le noircissement des Chinois et Japonais dans les textes, et ces derniers se virent perdre petit à petit leur blancheur, dès que les européens comprirent qu’ils leur résistaient. Ils apparaissent donc comme des « ennemis », non digne d’obtenir la même couleur de peau qu’eux, qui se considéraient comme le centre du monde, ayant une civilisation dépassant toute les autres.

    A la fin du XVIIème siècle, le terme de race jaune apparaît et se propage au sein de l’imaginaire collectif au XIXème siècle.  En réalité, le terme de « race jaune » permettait de distinguer la civilisation chinoise d’une autre. Surtout, le physique et la culture des chinois, différent de la norme « européenne ». Encore aujourd'hui, les "jaunes" sont désignés pour qualifier les asiatiques.


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